Pourquoi la procrastination? La raison pour laquelle je fais toujours mes travaux à la dernière minute

Pourquoi me semble-t-il parfois impossible de commencer une tache importante? Suis-je simplement paresseux(se)? Est-ce un problème de motivation?

Vous avez certainement déjà eu de pensées similaires. Est-ce que cela signifie que vous êtes un procrastinateur? Probablement, mais il n’y a aucun besoin de vous ennuyer. Tout le monde a déjà procrastiné au moins une fois; cela fait partie de la condition humaine. Qu’est-ce que c’est procrastiner et comment améliorer notre productivité sont les sujets dont nous allons aborder.

Qu’est-ce que c’est procrastiner? C’est l’action de remettre des tâches à plus tard même si cela est contreproductif et sans raison (1).

Cependant, plusieurs études montrent que faire une autre tâche plus importante dans, mais moins longue, est également une forme de procrastination. Il faut savoir qu’en général, l’être humain est attiré vers l’immédiateté. Nous sommes plus attirés vers des récompenses immédiates et plus atteignables, que des récompenses reportées. De même, nous sommes plus susceptibles d’éviter les tâches qui nous semble les plus pénibles et de les remettre à plus tard. En effet, les travaux scolaires les plus difficiles ou ceux qui demandent plus d’efforts sont plus souvent laissés en faveur de ceux qui nous semblent plus faciles. Par ailleurs, le plus la tâche est rare, le plus elle sera laissée à faire tantôt, car elle nous demande plus de concentration et d’effort spécifique pour l’accomplir par rapport aux tâches que nous accomplissons au régulier.

Il y a deux raisons pourquoi quelqu’un ignorerait certaines tâches. Tout le monde est familier avec le sentiment de satisfaction atteint quand ils finissent une tâche sur leurs listes de choses à faire. Normalement, les tâches les plus faciles sont celles qui sont complétées en premier, car celles-ci augmentent ce sentiment de satisfaction. Les tâches sont plus faciles, donc elles se font accomplir plus vite! En fait, ce sentiment peut nous aider à confronter les tâches plus laborieuses. Un autre phénomène qui explique la procrastination c’est le désire de ne pas se mettre dans des situations qui augmenter l’anxiété. En entreprenant certaines tâches compliquer et longues, nous courrons le risque de diminuer notre estime de sois quand la tâche ne s’accomplit pas. En procrastinant, nous pouvons réduire notre sans d’anxiété a court terme. Cependant, à long terme, le problème devient empiré en raison du fait que finir la tâche à la dernière minute veut dire qu’on a moins de temps à l’accomplir. Il se peut même qu’on ne se laisse pas assez de temps à finir certaines tâches.

Neean et Dryden (2) identifient le « paradoxe du confort du non-confort » qui est le phénomène de préférer rester dans l’inertie et de ne rien faire que de préférer commencer une tâche difficile qu’on a la possibilité de rater et qui pourrait affecter notre estime de soi.

Un certain manque d’autosuffisance pourrait aussi avoir l’effet de causer la procrastination dans certains individus. Cette théorie se relie au fait que procrastiner semble être lié à certains types personnalités. Une étude intéressante a montré que les personnes qui sont plus impatientes, anxieuses et qui veulent toujours avoir des récompenses immédiates sont celles qui ont plus tendance à procrastiner! (3) Il semblerait également que le type de famille a laquelle quelqu’un appartient à une influence sur la procrastination. Par exemple, si vos parents procrastinent souvent, vous allez être plus susceptible à faire de même. Une autre raison pour laquelle certaines personnes peuvent procrastiner tout le temps est le désir d’être sous pression avant de faire du travail. Le stress, ces personnes disent, a un effet positif sur leur productivité. Alors que certaines personnes ont surement raison de croire que le stress peut avoir un effet positif. Par contre, il faudrait vérifier à quel point le stress devient contreproductif et se donner plus de temps aurait un meilleur effet que le stress.

Encore une autre façon que les gens justifient leur procrastination c’est en étant trop confiant en eux même. En évaluant une tâche, ils se croient capables de l’accomplir très facilement, mais en la commençant, ils réalisent qu’elle est plus compliquée que prévu. Dans ces cas, les gens ont tendance à devenir découragés et cela peut avoir un effet sur leur estime de soi. En revanche, certaines personnes se disent qu’ils n’ont pas les compétences nécessaires ou qu’ils admettent qu’ils sont trop paresseux pour certaines tâches compliquer. Pour combattre ces sentiments, il est important de comprendre qu’attendre pour un sentiment de motivation n’est pas une bonne excuse pour ne pas commencer vos projets. Commencé une tâche bien en avance de sa date d’achèvement est la seule façon de garantir qu’elle sera faite à temps. Si elle est facile, vous pourriez la finir facilement, et si elle est compliquée, vous pourriez la consacrer le temps nécessaire.

Une chose intéressante à noter c’est que lorsque les gens procrastinent, ils cherchent continuellement des divertissements pour éviter la tâche nécessaire. Par exemple, une fois assis à l’ordinateur pour compléter un projet de grande envergure, faire la vaisselle devient bien plus intéressant qu’avant! Il est aussi important d’identifier quand on se crée des illusions d’être en train de faire la tâche. Par exemple, si l’on commence par ranger notre table avant de commencer à faire notre projet, nous aurons le sentiment d’avoir avancé le travail alors que nous n’avons même pas commencé.

Plusieurs études ont montré qu’il y a deux types de procrastinateurs. Il y a ceux qui savent qu’ils procrastinent et ceux qui sont en déni. Les procrastinateurs naïfs se créent des dates limites pour leur projet, mais ne vont jamais les achever à temps. Le résultat étant qu’il n’y a pas de différence de délai en accomplissant une tâche entre le procrastinateur en déni et celui qui accepte sa procrastination (1).

En général, la plupart de ces études ont montré qu’avoir des dates limite ne diminue pas le délai de réalisation des tâches. Par contre, pourquoi laisser trainer la tâche difficile si en la faisant aujourd’hui, on a moins de préoccupations, et plus d’opportunité demain (2).

Comment peut-on arrêter de procrastiner? La solution n’est pas évidente. La plupart des études à ce sujet ont été faites en laboratoire ce qui rend les généralisations difficiles. Les résultats en laboratoire ne sont pas toujours applicables au monde réel. De plus, chaque personne est différente! Une technique qui fonctionne pour quelqu’un peut facilement ne pas fonctionner pour quelqu’un d’autre. Néanmoins, nous allons aborder quelques stratégies pour améliorer notre productivité.

Certains auteurs croient que la procrastination est due à des problèmes émotionnels et que cibler le trouble émotionnel est une des meilleures stratégies (2). En revanche, il y en a d’autres qui croient que certaines techniques pour changer le comportement sont plus avantageuses. Par exemple, un plan d’action pour l’emploi du temps. Par contre, ces techniques sont paradoxales! il faut premièrement être motivé à être motivé!

En fin de compte, il est important, si l’on veut changer nos habitudes, que la motivation soit au premier plan. Commencé de nouvelles habitudes, tout comme changer de vieilles habitudes est très difficile!

J’espère que cet article a pu vous aider à réaliser certains pièges de la procrastination et qu’il a pu vous aider un peu dans votre quête pour une vie plus productive!

Sources:

1) Bisin, A., & Hyndman, K. (2014). Present-bias, procrastination and deadlines in a field experiment. NBER Working Paper.

2) Neenan, M., & Dryden, W. (2003) Overcoming procrastination. In Taylor & Francis e-Library. In: Life Coaching: a behavioral approach (pp. 41-55). New York.

3) Reuben, E., Sapienza, P., & Zingales, L. (2007). Procrastination and impatience. NBER Working Papers.

Laisser un commentaire